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XIIIème siècle

Quelques naufrages importants

Naufrage de la Catherine le 19 octobre 1719

Navire du Croizic de 20 tonneaux qui s'échoue à la baie des Trépassés. Le capitaine Jean-Benoit pense mettre son navire et sa cargaison en sécurité une fois éloigné des rouleaux. Malheureusement, les habitants de Cléden et Plogoff allaient se charger de piller l'épave une fois la nuit tombée.

Cléden Après la révolution

En 1789, Cléden compte 1800 habitants, ce qui en fait la paroisse la plus peuplée du Cap-Sizun. Dès 1790, à la création des municipalités, le recteur Jean-Joseph Gloaguen est naturellement élu maire de la commune.

Un nouveau découpage des territoires

Le 28 janvier 1790, l'Assemblée Générale des députés de Bretagne fixe les limites du département du Finistère. Celui-ci est divisé en neuf districts donc celui du chef-lieu de Pont-Croix. Le district de Pont-Croix est lui même divisé en neuf cantons. Cléden devint chef-lieu d'un canton composé des trois communes Cléden, Plogoff et Goulien.

Création de la justice de paix

Comme l'ordonnait la loi des 16-24 août 1790, une justice de paix fût créée dans le canton de Cléden. Cette institution, inconnue jusqu'alors en France devait remplacer les justices seigneuriales supprimées et consituer le premier degré de juridiction, immédiatement en dessous des tribunaux du district.

Au premier échelon sont institués les juges de paix, au plus proche des citoyens. Cette juridiction se prononce davantage en équité qu'en application du droit. Leur rôle consiste avant tout à concilier les adversaires.

Ancêtres du juge d'instance actuel, ils ont une compétence large en matière civile. Dans chaque commune est institué un tribunal de police municipal, au sein duquel siège le juge de paix, chargé de traiter les infractions les moins graves. Parmi les missions de cette justice, notons la surveillance de la côte, le règlement des différents familiaux. A Cléden, c'est Michel ARHAN, de Kergaradec qui fût élu après moultes délibérations. La justice de paix fût supprimée en 1802.

Avènement de la consitution civile

La nationalisation du Clergé et de ses biens

La constitution civile est proclamée au 12 juillet 1790. Le 2 novembre 1789, les biens du Clergé sont nationalisés c'est-à-dire mis à la disposition de la Nation. Ils doivent être vendus pour combler le déficit. A partir du 29 novembre les ecclésiastiques doivent prêter serment. Les prêtres sont désormais des salariés de l'Etat et deviennent des fonctionnaires élus, devant prêter serment de fidélité à la nation, à la loi et au Roi.

Certains membres du clergés acceptent et déviennent "jureurs", d'autres refusent et sont alors qualifiés de "refractaires".

Le vicaire de Cleden, M. Jean GLOAGUEN se soumet tandis que le recteur, M. Jean-Joseph GLOAGUEN, hésite. Devant ses paroissiens, il dit refuser le serment, devant l'administration il prétend l'accepter. Les années passeront. Recteur et vicaire ne seront pas autrement inquiétés, car à l'heure du danger ils sauront rétracter leur rétractation avec des phrases grandiloquentes et vagues comme d'habitude, mais toujours, paroissiens et administrateurs, se demanderont s'il faut ranger ces prêtres parmi les assermentés ou s'il faut les compter parmi les réfractaires1.

La traque des réfractaires

Suite aux dénonciations de Monsieur PELERIN, un notaire résidant à Cléden, le directoire ordonne la recherche des prêtres refusant d'accepter la consitution et continuant malgré tout à exercer. Instruit qu'il y a des rassemblement de prêtres perturbateurs dans l'ancien presbytère de Lamboban et dans le manoir de Kerazan, l'un et l'autre situés en Cléden, considérant que ces deux maisons sont des maisons nationales et que suivant l'article 6 de la loi du 20 juillet 1791, les officiers, sous-officiers et gendarmes sont tenus de faire la visite des maison particulières à la réquisition des propriétaires locataires ou fermiers, requiert le sieur JOUAN de partir sur le champ à la tête de sa brigade pour la visite des dites maisons et y arrêter et conduire au Directoire tous les ecclésiastiques soit en costume, soit déguisés qui pourraient s'y trouver, le charge de rendre compte de sa mission et le rend responsable de l'exécution du présent2. Mais les prêtres furent rapidement prévenus et le lieutement JOUAN de la brigade de Pont-Croix n'en trouva aucun dans les lieux énnoncés précedemment. Les écclésiastiques se cachaient, les uns à Plogoff dans des grottes, dont la fameuse grotte des prêtres, d'autres sur la commune de Cléden. L'abbé PARCHEMINOU3 cite notamment l'abbé KERISIT qui avait trouvé un abri derrière un talus à 400 mètres environ au sud du village de Kerlaouen. Un autre, l'abbé GLOAGUEN, aurait trouvé refuge dans une maison de four à Brézoulous.

Malgré les nombreuses perquisitions effectuées dans les communes de Cléden et Plogoff, rares furent les prêtres arrêtés par les grenadiers de la garde nationale. Les habitants du Cap étaient généralement solidaires de ces prêtres refractaires.

La vente des biens du clergé

Le Directoire du District décrète le 3 avril 1794 que toutes les chapelles supprimées, tous les presbytères non habités par des prêtres et notamment ceux de Primelin, Plogoff et Lamboban, ainsi que tous les immeubles des prêtres seront estimés.

La chapelle de Saint-They et ses deux appentis fût achetée par ROZEN de Kerguioc'h au prix de 2500 livres. Les objets qui s'y trouvaient (un calice, une lampe, une cloche, deux chandeliers etc.) fûrent vendus au prix de 129 livres. La chapelle de Saint-Tugdual fût vendue le 4 aout 1795 à Jean KERLOC'H de Trouzent et au prix de 2050 livres. Ses objets rapportèrent 46 livres 10 sols. La chapelle de Saint-Tugdual, qui avait servit d'écurie aux chevaux des gardes côtes, fût vendue le 16 aout 1795 à Yves ROZEN de Kerfeurgeul pour la somme de 650 livres. Son mobilier fût vendu 9 livres 10 sols. La dernière chapelle, celle de Langroas fût achetée par Yves COTTEN de Brémel, le 16 aout 1795, au prix de 2050 livres. Ses objets rapportèrent 59 livres 10 sols.

L'enrolement des hommes dans l'armée

La levée de masse

La levée en masse, votée par la Convention le 23 Août 1793, oblige tous les hommes à se présenter pour être éventuellement enrolés dans l'armée. Cette mesure s'ajoute aux différents effets supportés par les Capiste depuis la révolution, nombreux seront les déserteurs qui s'en iront rejoindre les prêtres refractaires.

La recherche des deserteurs

Différentes mesures furent prise pour remettre sur le bon chemin ces hommes qui remettaient en cause la révolution. Des troupes de l'armée sillonèrent le Cap à la recherche de ces insoumis. Le fait le plus marquant est sans doute l'établissement, le 1er novembre 1993 à Plogoff, d'une garnison de 300 hommes que la commune devait entretenir. Celle-ci arrêta 25 déserteurs sans pour autant calmer les esprits.

Pour résumer, la révolution et surtout ses conséquences, furent mal accueillies pas les citoyens du Cap et de Cleden-Cap-Sizun. Ceux-ci voyaient en la constitution civile, une remise au cause de la religion catholique à laquelle ils étaient particulièrement dévoués et également un enrolement de leurs hommes pour une cause à laquelle ils n'adhéraient pas.


1. Abbé Corentin PARCHEMINOU : La révolution au fond du Cap-Sizun, 1935

2. Archives Départementales, L. 4, f°151

3. Abbé Corentin PARCHEMINOU : La révolution au fond du Cap-Sizun, 1935